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Maison de Bourgogne
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Maison de Bourgogne

La maison en Territoire de Bourgogne taillée par la viticulture présente d’importants contrastes

On y trouve des régions, comme le Charollais, tournées vers l’élevage. La polyculture occupe de vastes zones de la Bourgogne. Et bien sûr, de Dijon à Mâcon, c’est la viticulture qui domine. Les spécialistes ont observé que la région se divisait en deux selon une ligne allant du Nord-Ouest au Sud-Est. Au-dessus de cet axe, l’habitat est groupé en villages, seules les grosses fermes s’isolant dans les hameaux. En-dessous de cette ligne (Charollais, Puisaye, Morvan, Brionnais, Clunisois…), l’habitat se disperse.

L’organisation de l’habitat

La polyculture a favorisé les vastes habitations, loin des petites maisons de vignerons. Le bâtiment principal de la maison bourguignonne traditionnelle compte généralement deux ou trois pièces, auxquelles s’ajoutent des dépendances. La cheminée se situe sur le gouttereau aveugle, face à la porte d’entrée. Le manteau est prononcé et la hotte verticale encastrée. Dans les maisons de polyculture, une ou deux chambres supplémentaires agrandissent l’habitation, avec éventuellement un étage. Les annexes, comme la souillarde ou le fournil, peuvent se situer dans des excroissances en façade. Les dépendances s’étalent autour de l’habitation : écurie, bergerie, grange, étable, poulailler… Le pigeonnier est fréquent et joue souvent le rôle de marqueur social que celui de bâtiment utilitaire.

Quelques grands types locaux d’habitation traditionnelle se dégagent dans cette région.

Le court mâconnais, tourné vers l’élevage et l’agriculture, est organisé en cour carrée, avec une porte charretière. La maison à galerie caractérise les exploitations viticoles. En Charollais, les bâtiments d’exploitation entourent l’habitation.

Souvent construites sur une cave ou un sous-sol, les maisons de Bourgogne présentent fréquemment un escalier pour accéder à l’entrée. En Côte-d’Or et dans l’Yonne viticole, il se compose d’une volée parallèle au mur gouttereau de façade. Plus au Sud, il est perpendiculaire à la façade, mais redevient parallèle en Mâconnais. Dans Châtillonnais et l’Auxois, l’escalier est parallèle au pignon.

A compter du XIXe siècle s’est diffusé dans toute la Bourgogne un modèle inspiré de l’habitat des villes. Ces maisons à étage comptent quatre pièces au rez-de-chaussée, avec un couloir de distribution. La cheminée à haute souche culmine en toiture. Le premier étage abrite un grenier.

Les matériaux

Reconnaitre la maison bourbonnaise
Forme de la construction
Allongée
Structure
Moellons de calcaire, de granit ou de grès
Forme de toit
2 ou 4 pans 45°
Matériaux de couverture
Tuile plate, tuile canal (au Sud), lave calcaire, ardoise (Autun), tuile vernissée
Charpente
Selon les zones, avec ou sans ferme, ferme à comble de surcroît
Eaux pluviales
Auvent marqué, selon les zones de la région
Cheminée
Souche carrée, sur le pignon
Disposition des pièces
Couloir de distribution dans les maisons du XIXe siècle.
Ouvertures
Fenêtres alignées sur la façade, à trois carreaux par vantail

Dans bien des territoires de Bourgogne, la pierre. On l’utilisait non seulement pour les murs, mais aussi pour les escaliers, les entrevous entre les solives de plancher, le dallage intérieur, le dallage extérieur du parvis.

Quatre grands types de pierres se rencontrent en Bourgogne:

Le Châtillonnais, la Montagne, l’Auxois et les côtes voient affleurer un calcaire jurassique blanc, qui grise à l’air libre. Tendre, il se présente en minces couches dont on forme de petits moellons mais aussi des laves pour les couvertures.

En Senonnais et dans la vallée de l’Armançon, on extrayait de la craie blanche, souvent associée à du silex. Fragile, elle ne pouvait servir pour les fondations et devait toujours être enduite.

Il en va de même pour le grès du Morvan oriental et du sud de l’Auxois. Gris ou jaune et d’un grain très fin, il s’utilisait parfois en alternance avec du calcaire.

Enfin, le Morvan et le Clunisois regorgent de granit, difficile à exploiter. On tirait des carrières d’imposants moellons, très résistants et souvent laissés apparents.Les moellons étaient assemblés à l’aide d’un mortier, fait rarement de terre et plus souvent de chaux et de sable.

Dans le Val de Saône, aux confins de la Bresse, la pierre se fait plus rare. On y construisait à pans de bois (voir Ma maison en Bresse). Vers le Forez, on rencontre quelques maisons en pisé (voir Ma maison en Auvergne). Dans l’Yonne, aux confins des plateaux calcaires, la brique a pu être utilisée à compter du XIXe siècle en accompagnement.

Toiture et ouvertures

Si la tuile vernissée fait partie de l’image traditionnelle de la Bourgogne, elle n’était toutefois employée, du fait de son coût, que sur les toits des bâtiments prestigieux (le plus célèbre étant les Hospices de Beaune) et des maisons bourgeoises.

La tuile plate occupe une vaste partie de la région. Seul le Mâconnais, au Sud de la région, est couvert de tuiles canal, typiques de la moitié méridionale de la France. Les pentes, autour de 45 ° dans l’ensemble de la région, sont alors beaucoup plus faibles. Dans la région d’Autun, les toits ont été couverts à partir du XIXe siècle avec de l’ardoise importée d’abord de Savoie, puis d’Angers.

En Côte-d’Or, dans l’Yonne et dans une moindre mesure en Saône-et-Loire, on rencontre encore de nombreux toits en lave, voisins des couvertures en lauze de l’Auvergne. Ce matériau était taillé dans le calcaire jurassique de Bourgogne. Il repose sur une charpente extrêmement solide, du fait de son poids, qui peut dépasser les 500 kg / m2. Chaque lave mesure entre 30 et 35 cm, avec un pureau (partie apparente) d’une dizaine de cm. Plus la pente est faible, plus la taille des laves augmente, pouvant atteindre une quarantaine de centimètres.

Dans le Clunisois, la lave est utilisée en rive, en association avec de la tuile plate au Nord et de la tuile canal au Sud.

La charpente varie fortement en fonction du matériau de couverture. Courte et robuste pour les toits de lave, elle est au contraire légère pour les anciennes couvertures en chaume, qui a été remplacé par la tuile plate. En Côte-d’Or, la charpente est souvent réduite à sa plus simple expression, avec parfois l’absence totale de fermes, les pannes reposant directement sur les pignons. En Brionnais et en Charollais, les toits à deux croupes présentent un égout retroussé sur le coyau. Dans l’Ouest et le Sud de la Bourgogne, les charpentes présentent parfois une ferme de comble à surcroît.

Selon les zones, l’auvent peut être plus ou moins prononcé. Absent dans le Châtillonnais, l’Auxois et le Nord Charollais, il est très marqué dans le Morvan ainsi que le val de Saône. Dans le Sud de ce dernier, les porches à plan carré couvrent l’entrée des granges. Dans le Mâconnais, la galerie court le long de la façade.

La façade sur le mur gouttereau accueille la porte d’entrée, en bois et souvent massive, et les ouvertures alignées. Plutôt sobres, les menuiseries bourguignonnes sont généralement colorées avec des teintes neutres : gris, beige, sable, bordeaux, bleu clair ou encore vert tendre.

En toiture, les lucarnes, en pierre et plus rarement en bois, s’inscrivent dans la continuité de la façade. Les chevrons ne sont pas apparents et la lucarne ne dépasse pas de la ligne de toiture. La lucarne à deux pans, à façade entière ou à capucine s’inscrit dans la continuité de l’architecture bourguignonne. On rencontre sur les maisons anciennes de la région d’autres systèmes plus simples d’éclairement des combles. Les tuiles de verre ont été utilisées, mais perdent de leur intérêt avec la généralisation de l’isolation des toitures. De simples châssis tabatières, épousant la ligne de la toiture, sont courants. On trouve aussi dans la région des baies horizontales au-dessus du plancher d’étage. Autour de Beaune et de Dijon, de petites lucarnes de ventilation sont placées en haut du comble. Réalisées en bois, elles mesurent au maximum 60 x 60 cm.

La maison bourguignonne aujourd’hui

Lorsque la maison présente des volumes complexes, notamment des décrochés de toiture et des dénivelés intéressants, un peu d’inventivité peut conduire à d’élégantes extensions. Réalisées dans des matériaux contemporains, avec une finition métallique, elles s’inscriront dans la continuité du bâti existant. Le gain d’espace peut aussi provenir de l’aménagement des combles, facilité par les toits à forte pente. L’exercice peut s’avérer plus délicat dans le Mâconnais, où les pentes sont plus faibles. Pour la restauration des maisons en pierre, la vigilance s’impose. Ce matériau craint l’humidité. Une bonne ventilation et des matériaux respirants préviendront bien des dégâts !

Pour la construction neuve, difficile de recourir à la pierre. Mais des matériaux minéraux s’inscriront dans la continuité. Conservez la simplicité des constructions régionales, en particulier dans le dessin des volumes.

Pour aller plus loin
Richard Bucaille, Laurent Lévi-Strauss, L’Architecture rurale française. Bourgogne, Musée national des Arts et traditions populaires, Berger-Levrault, Paris, 1980
BRGM, Etude préliminaire sur les laves de Bourgogne, 2005
SDAP de Côte d’or, Construire ou restaurer : l’utilisation des combles

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